SAINT  WINOCQ

Au nord de la Commune, la Chapelle de Saint Winocq voit, en juillet, se grouper autour de ses murs vénérables, l'assemblée des chrétiens du secteur désireux de rassembler dans la Foi et, peut-être, d'obtenir les faveurs du Saint, car la source qui porte son nom située en contrebas du sentier, alimente encore de nombreux foyers qui lui attribuent des vertus, sinon curatives, au moins plus bénéfiques que celles de l'eau cueillie au robinet.

Ces deux noms, Winoc ou Vinoc ou Winocq, et Maclou, sont désormais bien passés de mode et ils font partie, si j'ose ainsi m'exprimer, du « folklore » local.  Pourtant, ils désignent des personnages authentiques et des saints « chevronnés » qui eurent leur moment de gloire, ce qui devait être largement mérité puisque leur culte est parvenu jusqu'à nous.

Si vous le voulez bien, dans ce Bulletin 2002, je vous parlerai de Saint Winoc, en espérant que 2003 me permettra, à son tour, de "ressusciter" Saint Maclou.

Il nous faut aller jusqu'à l'an 700 environ pour situer ce que nous connaissons de l'histoire de nos saints locaux.  C'est à cette période en effet qu'un groupe de moines bretons débarquèrent près de Boulogne, dans le but d'évangéliser la région, encore trop livrée aux cultes païens importés des pays nordiques.  L'Armorique, en effet, conquise Par les armées romaines bien avant le Nord, avait connu le christianisme venu de Rome dans le sillage des soldats, beaucoup plus tôt que les peuplades de ce pays qui est le nôtre et que Virgile qualifiait d'« extrémité hominem » (les derniers des hommes)' habitants d'une région lointaine et excentrique.  Précisons que les Morins, « gens de la mer » et les Ménapiens, nos ancêtres locaux, entretenaient un commerce permanent avec le peuple d'armorique grâce à la mer qui baignait leurs côtes et permettait une circulation relativement plus facile que par les terres.

Une très ancienne source (Vita seconda) prétend que ces moines étaient originaires de « 1'lle de Bretagne » (soit la Grande Bretagne), mais ceci est sujet à caution car on sait que Winoc est né à Plouhinec (Morbihan), donc en Armorique, ou Bretagne continentale.  Il serait fils du Roi JUTHAEL mais, là encore les historiens ont du mal à se mettre d'accord car ce Roi serait décédé en l'an 630 alors que Winoc est né vers 640.

Admettons que la prouesse serait difficile… Quoi qu'il en soit, WINOC, (Vinoco à l'origine) ainsi que trois autres seigneurs bretons, Madoco, Ongenoco et Quadonoco embrassèrent ensemble la vie monastique.  Poussés par leur esprit évangélique, Winnoc et ses compagnons suivirent un frère nommé Arno jusqu'à un ermitage du nord de la France situé au lieu que nous connaissons sous le nom de Saint-siège sur Mer où la tradition voulait que soit conservé le corps de ce saint qu'on y honore encore de nos jours.

Après leur passage à Saint Josse, Vinoco et ses amis furent favorablement accueillis, vers 690 à SITHIU (l'Abbaye de Sithieu, près de Saint Omer) dont le Père Abbé était Saint Bertin.  Entre 685 et 703, Vinoco fut envoyé à WORMOUDT pour travailler à l'établissement d'un monastère, sur une propriété donnée à Sithiu par un noble du nom de EREMAR.  Il semble que Vinoco, devenu WINOCQ ou WINOC en consonance flamande joua un rôle de coordinateur entre la fondation de Wormhout et l'Abbaye de Sithiu mais on n'est pas sûr qu'il ait réellement eu le titre d'Abbé.  Il mourut à Wormoudt le 6 novembre 717.

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