Après sa mort, le Comte de Flandre BAUDOUIN II fit transporter son corps à BERGUES où il établit un chapitre de chanoines qui, en 1022, fit transformé en communauté bénédictine - c'est l'origine du célèbre monastère de Bergues-Saint Winoc. Dès lors, le culte du saint s'étendit : une confrérie de Saint Winoc s'installa à Bergues de temps immémorial (probablement dès la fin du XIè" siècle.)
Ensuite, on dit que les miracles se succédèrent sur, sa tombe : un calice se brisa en morceaux.....un incendie s'arrêta subitement au niveau du sépulcre une lampe de verre, tombée par terre et brisée en mille éclats se retrouva intacte et encore enflammée Mais le plus célèbre fut ce que l'on appela «le miracle de la Colme » à la fin du XI@' siècle également.
« Un jeune enfant d'une riche famille de Bergues était sorti de la ville par la porte de Bierne. Comme il prenait ses ébats sur les bord de la Colme (la rivière locale), il tombe à l'eau et se noie. Ses parents, avertis sur le champ, font de longues recherches pour retrouver son corps mais elles demeurent infructueuses. Enfin, dans leur désolation ils vont trouver l'abbé de Saint- Winoc, le suppliant de permettre que l'on porte la châsse du saint sur les lieux de l'accident. Non sans peine, cette faveur leur est accordée. Et voici la procession qui se met en marche ; 'les moines accompagnent les saintes reliques au chant des psaumes et presque toute la population de la ville se joint à eux. Et, ô miracle, à peine la châsse a t-elle touché l'eau que l'enfant réapparaît, plein de vie et tout joyeux ! ... On devine la joie des parents, l'émotion de la foule, les cris d'allégresse montant dans l'air, les actions de grâces et toutes les démonstrations qu'un tel événement a dû susciter ! »
Les miracles portés au crédit du saint et relatés dans l'ouvrage cité en référence furent nombreux: saint WINOC semble avoir un grand pouvoir sur le temps et on l'invoque, soit pour arrêter les cataractes tombées des nues, soit pour remédier à une sécheresse excessive , au XVIIè" siècle, on portait encore sa châsse en procession pour demander la protection du ciel contre les intempéries , on l'invoquait également pendant les orages pour détourner le fléau de la foudre.
A la suite du « miracle de la Colme », chaque année, le jour de la Trinité, on portait en grande pompe la châsse de Saint Winoc en un endroit précis nommé en flamand « Het Badt » ou « le bain ». Là, les porteurs la plongeaient dans l'eau en même temps que l'on y immergeait les enfants malades.......... Mais, vers 1570, l'évêque ' d'Ypres, craignant des pratiques superstitieuses, ordonna une enquête , on raconte qu'on remplit d'eau du Bain, trois bouteilles, la première avant la neuvaine, la seconde pendant et la troisième après. Seule l'eau puisée pendant la neuvaine se conserva pure.
Saint Winoc est resté, encore de nos jours, le patron de BERGUES : à plusieurs reprises son nom est donné à la principale cloche du carillon de la ville et, en 1626, ce sont deux bateaux de guerre qui reçoivent son patronage. Aujourd'hui encore on va servir le saint à Wormhoudt et à Bergues: il est invoqué contre la fièvre, la jaunisse, la coqueluche et pour l'heureuse délivrance des femmes enceintes.
De tout ce qui précède, il ressort quelques certitudes mais il faut aussi, faire la part de la légende. A partir des certitudes, nous savons que Saint Winoc est bien un saint breton venu évangéliser les Pays du NORD et Rebecques faisait partie du Comté de Flandre ? bien qu'à la limite du Pays des Morins. Pour le reste, nous avons le droit de supposer et, pourquoi pas, de rêver Alors, imaginons ensemble:
- Que le moine et ses compagnons soient venus à Rebecques apporter la bonne parole, c'est très vraisemblable car l'Abbaye de Sithiu est relativement proche, la route présente peu d'obstacles naturels et la tradition populaire gardait soigneusement en mémoire les noms des visiteurs de marque, peu nombreux, il est vrai.
- Les prédications ont, de tout temps, tenu une grande place dans la vie chrétienne des paroisses et le Moyen-Age en particulier a largement contribué à transmettre une image fervente et idéalisée des porteurs de la « bonne parole » en en faisant des protecteurs et des thaumaturges.
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Les moines de Sithiu ne faisaient pas partie d'un ordre mendiant comme
les Antonins. Ils devaient, pour cette raison, jouir d'un statut plus élevé
et rencontrer une considération plus grande auprès des populations, d'autant
plus que la renommée personnelle de Saint Bertin s'étendait bien au-delà de
l'audomarois et que son influence était considérable.
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